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Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t4.djvu/297

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ACTE 4 SCENE 1


Zéangir, Azémire.


AZÉMIRE.


Non, je n’ai point douté qu’un héroïque zèle
ne signalât toujours votre amitié fidèle ;
je vous ai trop connu. Votre frère arrêté,
aujourd’hui, de vous seul attend la liberté.
La sultane me quitte ; et, dans sa violence…
quel entretien fatal et quelle confidence !
De ses desseins secrets complice malgré moi,
ainsi que ma douleur j’ai caché mon effroi.
Je respire par vous ; et, dans ma tendre estime,
j’ose encore implorer un rival magnanime :
je tremble pour le prince ; et mes vœux éperdus
lui cherchent un asile auprès de vos vertus.


ZÉANGIR.


J’ai subi comme vous cette épreuve cruelle,
je n’ai pu désarmer une main maternelle.
Ma mère, en son erreur, se flatte qu’aujourd’hui
vos vœux, fixés pour moi, me parlent contre lui ;
que le sang de Thamas doit détester mon frère.
Ignorant mon malheur, elle croit, elle espère
que la séduction d’un amour mutuel
m’intéresse par vous à son projet cruel :