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24 OEUVRES

tion de se figurer un long terme écoulé dans nos entractes, que datis les entr'actes des Grecs , dont la mesure était plus présente à l'esprit ; qu'enfui la constitution de la tragédie moderne est de ne point avoir de chœur sur le théâtre, au moins pendant toute la pièce.

Voyez avec quel art Racine et Voltaire les ont introduits ! Il n'y paraît (ju'à son tour , et seule- ment lorsqu'il est nécessaire à Faction , ou qu'il peut contribuera l'ornement de la scène. Le chœur serait absolument déplacé dans Bajaze.t ^ dans Mithridate , dans Britaiiiiicus , et généralement dans toutes les pièces dont l'intrigue n'est fondée que sur les intérêts de quelques particuliers.

Quand le chœ^ar ne faisait que parler, un seul parlait pour toute la troupe ; mais quand il chan- tait, on entendait chanter ensemble tons ceux qui composaient le chœur. Le nombre des per- sonnages monta jusqu'à cinquante personnes ; mais Eschyle ayant fait paraître, dans un de ces chœuis,uiie troupe de furies qui parcouraient la scène avec des flambeaux allumés , ce spectacle fit tant d'impression que des enfans en moururent de frayeur , et que des femmes grosses accouchè- rent avant terme. Les magistrats réduisirent alors 1(^ chœur à quinze personnes.

DE LA COMÉDIE CHEZ LES A^fCIENS.

T-\ comédie, qu'on peut définir l'art de faij-e

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