DE CHAMFORT. S^
sévèrement cet alliaire honteux de relioion et de bouffonnerie.
Alors naquit la comédie profane, qui, livrée à elle-même et au goût peu délicat de la nation, tomba, sous Henri m , dans une licence effrénée, et ne prit le masque honnête qu'au commence- ment du siècle de Louis xiv.
SOTTIES.
Les sotties étaient des espèces de farces, carac- térisées par imc satire effrénée et souvent même personnelle. Il ne nous en est parvenu qu'un très- petit nombre. Celle qui fut jouée aux Halles, le mardi-gras de i5ii, était un tissu de traits amers et piquans contre le pape Jules n.
Je hasarderai une conjecture sur l'étymologie du mot de sottie-. Les poètes de ce temps cachaient le plus souvent leur véritable' nom, ou ne l'indi- qiiaient que dans quelque endroit de leurs ou- vrages, par des espèces d'acrostiches; c'est-à-dire, par les lettres initiales d'un certain nombre de vers , lesquelles répondaient à celles dont était formé leur nom, ou un autre que souvent ils adoptaient et qui pouvait les faire connaître.
Jehan Bouchet s'annonçait sous celui du Tra- verseur des voies pêiilleuses ; François Habeit , sous celui du Banni de Liesse., etc. Pierre Grin- gore se déguisait sous le titre de Mèie sotte. La satire caractérisait particulièrement les ouvrages
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