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DE CIIAMFORT. 47

dans sa maison; c'est encore lui qui, au cin- quième acte, s'écrie :

Mais quand nous connaîtrons le nom des parricides, f*

Prenez garde, Romains: point de grâce aux perildes. Fussent-ils nos amis, nos femmes, nos enfans, Ne voyez que leur crime, et gardez vos sermens.

Admirez l'usage que l'auteur fait de ce person- nage. Il ne le fait paraître que dans les momens où sa présence peut jeter de l'intérêt ou de l'effroi: c'est pour se plaindre à Messala , complice de Ti- tus, des emportemens de son li!s ; c'est pour faire partir TuUie, dans le moment que son (ils allait promettre de lui tout sacrifier; c'est pour le char- ger du soin de défendre Rome, quand ce fils mal- heureux vient de la trahir.

Dans Zaïre, c'est Orosmaneet Zaïre qui sont les agens de leurs maux. L.^ générosité d'Orosmane, qui délivre les chevaliers chrétiens , et celle de Zaïre qui a demandé et obtenu la grâce de Lu- signan , amènent la reconnaissance de I.usignan et de sa fille , ef tous les malheurs d'Orosmane et de Zaïre.

Même artifice à peu près dans Alzire. C'est Al- varès qui a obtenu la lijjerté des prisonniers , parmi lesquels se trouvera son libérateur , qui deviendra le meurtrier de son fils.

Préparer et suspendre, sont les deux grands se- crets du théâtre. Un incident est-il d'une impor- tance m'ajcure: faites-le pressentir , mais sans le

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