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Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t4.djvu/83

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Les anciens ont connu ces expositions en tableaux. Voyez celle de XOEdipe i^oi. L’ouverture (le la scène présente aux yeux une place publique, un palais, un autel; à la porte du palais d’OEdipe , des enfans , des vieillards prosternes , demandant la fin de leurs maux.

En remontant encore plus haut , on peut voir, par l’exposition des Cœphores , comment Eschyle avait conçu la trairédie. Le fond de la scène est le tombeau d’Agamemnon. Oreste y arrive avec •Pilade; il invoque Mercure qui préside aux funérailles; il coupe sa chevelure pour la répandre sur le monument ; et tandis qu’il est occupé à cette pieuse cérémonie, il aperçoit de loin Electre sa sœur, à la tète d’une troupe de jeunes filles qui s’avancent avec des dons pour le mort.

La Motte, après avoir loué les expositions en tableaux, prétend qu’elles sont très-dangereuses, et que l’auteur , avant de les hasarder , doit bien consulter ses forces. Selon lui , il est à craindre que le spectateur ne voie avec peine le théâtre presque vide , après l’avoir vu occupé par une foule de personnages. Cette crainte peut être fondée : mais il n’y a guère que le défaut d’intérêt dans les actes suivans , qui rappelé au spectateur que le théâtre était rempli au premier acte: témoin Brutus et les ouvrages déjà cités.

Les principes de l’exposition sont les mêmes pour la comédie. La plus grande attention de l’auteur doit être de faire marcher de front le co-