Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t5.djvu/114

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IIO ŒL'VRKS

De fermelé prompl à me prémunir, Malgré ses coups , je veux suivre I;i penle De ce sentier que Tlionneur me présente , Et que sa main p()ur*moi daigne aplanir. Je sais trop hien qu/ sa faveur stérile jVe me promet (pi'unc palme inutile ; Mais le travail, tendre consolateur, M'assure au moins un abri salutaire, Abri sacré, nécessaire à mon cœur. Oui , le travail est son piopre salaire. Par le malheur mon esprit abattu , Se redoutant, cliérissant sa faiblesse. Contre lui-même a long-temps combattu. Je cède enfin à l'instinct qui me presse. Te souviens-tu de ce chantre de Grèce ! Encouragé par les dons séducteurs Du cercle entier de ses admirateurs , Oh ! disait-il , partageant leur ivresse, Si l'intérêt pouvait les éclairer ; Si dans mon cœur ce peuple pouvait lire; De quels transports je me sens pénétrer, Lorsque mes doigts voltigent sur la lyre ; D'une faveur il croirait m'honorcr , En permettant à mon heureux délire De s'exercer dans cet art que j'admire.

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