Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t5.djvu/123

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DE CHA.MFORT. I I9

Ses conquêtes , ses lois , en ajoutant tout bas Que , sans un fort subside , il ne partira pas. Séniiramis sourit, et, pour sortir de gêne, Médite à vingt pour cent un gros emprunt sur Gêne , Que par les émigrés on croit déjà rempli. Tranquilles sur le nord , arrêtons-nous ici : A nos héros français sa voix offre un asile.

— Ne vous y fiez pas : sa politique habile Songe à ses intérêts plus qu'à nos émigrans. Adroit à nous ravir nos princes et nos grands. Elle veut transplanter au sein de son empire

Le premier de nos arts , le blason qu'elle admire, D'écussons, de lambels tapisser Astracan ; Chérin doit recruter pour embellir Cazan : Tel est l'unique but de ses nobles dépenses. Elle peut , il çst vrai , dans ses déserts immenses, En fiefs, en francs-aleux découper ses états. Tout brillans de comtés , riches de marquisats, Sans même expatrier ni les ours, ni les rennes. Deux ordres, dan« le nord, puissances souveraines.

— Vous riez.... Si pourtant de ses secours aidés

— Cent mille arpens de neige , en un jour concédés, Peuvent soudain , s'il plaît à sa munificence. Montrer chez les Kalmoucks la véritable France ;

La cour des vrais Bourbuns, le palais des Condés. Princes au Kamshatka, ducs dans la Sibérie, Voyez-les excitant une active industrie , Encourager de l'œil les travaux roturiers Qui défrichent pour eux leur nouvelle patrie, Fertile au seul aspect de ces grands chevaliers. De rOby , de l'Irtich , les rives délectables Se peuplant de Français présentés, présentables,

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