DE CHAMFORT. »2'
Monts altiers , voisins des orages , Qui recelez dans votre sein Les fleuves, enfans des nuages; Et les rendez au genre humain , C'est dans vos cavernes piofondes Que du feu , de l'air et des ondes Fermente la sédition. Au fond de cet abîme immense Je vois la nature en silence Méditer sa destruction.
L'esclave qni brise la pierre , Et qui cherche l'or dans vos flancs j ^Sent les fondemens de la terre S'ébranler sous ses pas tremblans. Il palpite j écoule, frissonne ; Mais le trépas en vain l'étonné , La rage ranime ses sens : Il pardonne au fléau terrible Qui va sous un débri? horrible Ecraser ses cruels t^^^rans.
Dieu ! quelle avarice 'ntrépide ! L'antre pousse un re>te de feux : Une foule imprudente , avide. Accourt d'im pas impétueux. Voyez-les d'une main tremb'rtnte,
Sous une lave encor fumante ,
Chercher ces métaux détestés ,
Et, sur le salpêtre et le souffre ,
Des ruines même du goufiYe ,
Bâtir de superbes cités.
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