DE CU.VMFORT. 19^
Ils sont dressés à la religion
Par des prélats humbles comme les nôtres ,
Mais qui, croyant ce qu'ils prêchaient aux autres.
Avaient de plus la persuasion.
Des Irois Infans la sournoise jeunesse
Montrait du goût pour la contrition;
Le sérieux de la componctiorr
Tartufiait leur sombre gentillesse:
In maiutien gauche , en dépit de l'altesse,
Ce tour d'église et cet air d'oraison, ;
Cet humble instinct qui détruit la raison ,
Qui phiît au prêtre , aussitôt l'intéresse
Et lui lait dire : Oli : celui-ci ui'esl bon.
On a voulu qu'au sortir de la messe, .
L'aîné , surtout , vint à l'acte de loi
Voir la douceur de notre sainte loi ,
Mater ses sens , sa pitié , sa faiblesse ,
Enfin promettre à l'Espagne un grand roi ,
Qui vît toujours l'enfer autour de soi.
Et dans le fait, voyant des misérables
Précipités dans des brasiers ardens , •
Tordant leurs bras déchirés de leurs dents ,
Et leurs bourreaux, des hommes, ses semblables ,
Usurpateurs du bel emploi des <liables,
^est-il pas vrai que monseigneur l'Infant
Doit à l'enfer croire plus aisément ?
Aimable prince , ô combien ton enfance
En ce beau jour a donné l'espérance
Au saint office ! Il dit que tôt ou tard
Tu reprendras sûrement Gibraltar ,
Qui fut ton bien, et que la Providence
A laissé prendre aux Anglais par hasard.
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