DE cnAMFORT. 22i
<>elui qu'on vit j^clis en Galilée ,
Bénin mari, s'endormir en son lit,
Quand près de lui Marie, un peu troublée ,
Dévotement cachait le Saint-Esprit ,
N'est point le saint qu'aujourd'hui ma Aoix chante ;
J'aime l'hymen , mais je hais un mari ,
Qui, sourd aux vœux d'une beauté touchante,
Dort aux transports d'un cœur qui le trahit.
Que l'innocent, armé de sa verloppe ,
Joigne sans art les ais mal assortis
Du vieux sapin qui forme son échoppe.
J'en suis fâché : les grâces et les ris.
Par cette fente en sa couche introduits,
Des doux plaisirs allumeront l'amorce ;
Et son honneur, par le ciel compromis.
Piteusement reçoit plus d'un entorse.
Quoiqu'en ce monde il soit plus d'un Joseph,
Au vieux patron le mien point ne ressemble;
De son honneur il a gardé la clef ;
Cornes au front pour lui font triste ensemble ;
Il n'est besoin , quand l'amour éveillé
Des voluptés ouvre l'ardente coupe ,
Qu'un doux pigeon tout à coup révélé
Entre les draps se glisse et monte en poupe ;
Il n'est pour lui d'esprit si merveilleux ,
Qu'il ne surpasse en exploits amoureux ;
Prompt sans désirs , il n'attend point qu'un autre
Cueille en son lieu la rose du plaisir ;
L'amour n'a point de plus ardent apôtre ,
Et l'amitié de plus noble visir.
Chantons en chœur , amis , chantons la fête
De ce Joseph pour nous si précieux;
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