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Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t5.djvu/24

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5.0 OEUVRES

possède si éminemment. La monotonie , qui , je crois, est naturelle à la poésie française en général, par le peu d'inversions qu'elle peut se permettre, et en particulier aux vers alexandrins, à cause de la rigueur avec laquelle la suspension de Ihérais- tiche est observée , rend infiniment précieuses toutes ces tournures qui brisent les vers , sans offenser l'oreille (*).

J. B. Rousseau, dans son Ode aux Princes du c tiens , fait le tableau suivant :

La Palestine enfin , après tant de ravages , Vil fuir ses ennemis, comme on voit les nuages Dans le vague des airs fuir devant l'Aquilon ; Et des vents du midi la dt'noraote haleine

^'a ronsunié qu'à peine Leurs ossemens blanchis dans les champs d'Ascalon.

De ses temples dctruits et cachés sous les herbes,

Sion Ait relever ses portiques superbes ,

De notre délivrance auguste monument :

Et d'un nouveau David la valeur noble cl sainte

Semblait . dans leur enceinte, D'un royaume éterucl jeter les i'ondemcns.

��(*) M. l'abbé Delille est un des poètes français qui ont le mieux connu cet art de varier la forme des vers alexandrins , et de se soustraire à leur marche traînante. Ses Géorgiqucs et son poème des Jardins offrent des morceaux où ce genre de beauté est porté A son plus liant degré de perfection. Les ouvrages de cet écrivain seront toujours du nombre de ceux que tout homme qui se destine aux muses associera à ses études de Racine et do J. B. Rousseau , parce qu'il est , comme eux , un des poètes les plus parfaits de la langue.

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