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Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t5.djvu/331

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DE CHAMFORT. 3^5

LETTRE XII.

A SES CONCITOYE?fS ,

EN RipONSB ÀIX CALOH.MES DE TOBIEZES-DLBV.

Je suis l'objet des calomnies atroces de Tobie- zen-Duby.

Quel est le citoyen qu'il ose accuser d'aristo- cratie? c'est un homme chez qui l'amour de la li- berté et de l'égalité a été la passion de sa vie entière; connu dès long-temps par sa haine pour la noblesse , haine qu'on représentait alors comme une manie blâmable par son excès ; qui, dans une comédie ( le Marchand de Smjrne ) faite il y a plus de vingt ans, et encore fréquemment jouée sans aucun changement , a mis les nobles sur la scène , les a fait vendre au rabais , et finalement donner pour rien.

C'est un homme à qui cette prétendue manie contre la noblesse a dicté les morceaux les plus vigoureux, insérés dans le livre sur V ordre amé- ricain de Cincinnatus , ouvrage publié en 1786, et qui porta les plus rudes coups à l'aristocratie française, dans l'opinion publique.

Ce même Chamfort n'a cessé depuis d'envoyer à divers journaux patriotes, sans se nommer, sans chercher d'éclat , tout ce qu'il a cru utile à la chose

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