Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t5.djvu/52

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M. l'abbé d'Olivet(*), au sujet du vers de Ra- cine , fait une remarque de grammaire bien im- portante ; il dit : «Je doute que le pronom relatif )) la , puisse être mis après nulle paix » ; et il s'ap- puie de cette règle de Vaugelas « qu'on ne doit pas mettre de relatif après un nom sans article. >' C-ependant il n admet cette règle que pour le rela- tif le ^ et non pas pour le relatif qui. Dans la phrase , il la cherche , le la semble en effet dire il cherche nulle paix ., puisque ces deux mots ne font qu'un sens et sont inséparables. Pascal , dans ses Lettres provinciales , l'ouvrage le plus pur de la langue française , a fait aussi la même faute. On lit dans sa vu* lettre (édit. 1766, vol. z>M2, pag. 97 ) : « Et ce n'a pas éié sans raison. La voici. • — Je la sais bien, lui dis-je.» Pour pouvoir dire, la voici ., Je la sais ., il aurait fallu qu'il v eut et ce lia pas été sans une bonne raison^ ou une phrase équivalente, dans laquelle le substantif fut pré- cédé d'un article.

Là où l'on aime à trouver surtout Racine, c'est dans ces images gracieuses, où son imaginati;)n féconde s'est plu à embellir une expression peu noble , à enrichir d'un mot créé une idée sans cela trop commune , enfin à métamorphoser , pour ainsi dire tons les objets sur lesquels elle promené ses regards. Citons-en quelques exemples.

(*) V()'\e7, pag. a53 df w?< Remarques sur Racine, iiiscrôes dans 1p voliiriK; intitula , Remarques sur la langue française , j)ai' M. l'aljbo d'Olivet ; chc7. £arbou , ôdit. de 1783 , vol. in-12.

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