M… m’ayant développé ses principes sur la société, sur le gouvernement, sa manière de voir les hommes & les choses, qui me sembla triste & affligeante, je lui en fis la remarque, & j’ajoutai qu’il devait être malheureux : il me répondit qu’en effet il l’avait été assez long-tems, mais que ces mêmes idées n’avaient plus rien d’effrayant pour lui. Je ressemble, continua-t-il, aux Spartiates à qui l’on donnait pour lit des joncs épineux, dont il ne leur était permis de briser les épines qu’avec leur corps, opération après laquelle leur lit leur paraissait très-supportable.
Un homme de qualité se marie, sans aimer sa femme, prend une fille d’Opéra qu’il quitte en disant : C’est comme ma femme ; prend une femme honnête pour varier, & quitte celle-ci en disant : C’est comme une telle ; ainsi de suite.
Des jeunes gens de la Cour soupaient chez M. de Conflans. On débute par une chanson libre, mais sans excès d’indécence. M. de Fronsac[1], sur le champ se met à chanter des couplets abominables qui étonnèrent même la bande joyeuse. M. de Conflans interrompt le silence universel en disant : Que
- ↑ Le fils du Maréchal de Richelieu.