Aller au contenu

Page:Chamfort - Maximes, Pensées, Caractères et Anecdotes, 1796, éd. Ginguené.djvu/343

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
279
et anecdotes.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

C…, la raison de cette apparente bizarrerie. Celui-ci répondit : j’ai tu son bienfait tant que je l’ai aimé. Je parle, parce que je ne l’aime plus. C’était alors son secret, à présent, c’est le mien.

M…, disait du Prince de Beauvau, grand puriste : quand je le rencontre dans ses promenades du matin, & que je passe dans l’ombre de son cheval, (il se promène souvent à cheval pour sa santé) : J’ai remarqué que je ne fais pas une faute de Français de toute la journée.

N… disait, qu’il s’étonnait toujours de ces festins meurtriers qu’on se donne dans le monde. Cela se convient entre parens qui héritent les uns des autres, mais entre amis qui n’héritent pas, quel peut en être l’objet ?

J’ai vu, disait M…, peu de fiertés, dont j’aie été content. Ce que je connais de mieux en ce genre, c’est celle de Satan dans le Paradis Perdu[1].

Le bonheur, disait M…, n’est pas chose aisée. Il est très-difficile de le trouver en nous, & impossible de le trouver ailleurs.

  1. Cf. Milton, John. Le Paradis Perdu (1667). (Note wiki)