J’ai à me plaindre des choses, très certainement, et peut-être des hommes ; mais je me tais sur ceux-ci ; je ne me plains que des choses, et si j’évite les hommes, c’est pour ne pas vivre avec ceux qui me font porter les poids des choses.
La Fortune, pour arriver à moi, passera par les conditions que lui impose mon caractère.
Lorsque mon cœur a besoin d’attendrissement, je me rappelle la perte des amis que je n’ai plus, des femmes que la mort m’a ravies ; j’habite leur cercueil, j’envoie mon âme errer autour des leurs. Hélas ! je possède trois tombeaux.
Quand j’ai fait quelque bien, et qu’on vient à le savoir, je me crois puni, au lieu de me croire récompensé.
En renonçant au monde et à la fortune, j’ai trouvé le bonheur, le calme, la santé, même la richesse ; et, en dépit du proverbe, je m’aperçois que qui quitte la partie la gagne.