qui se retirent du monde. On veut qu’ils prennent intérêt à la Société dont ils ne tirent presque point d’avantage. On veut les forcer d’assister éternellement aux tirages d’une loterie où ils n’ont point de billet.
Ce que j’admire dans les anciens philosophes, c’est le désir de conformer leurs mœurs à leurs écrits : c’est ce que l’on remarque dans Platon, Théophraste et plusieurs autres. La Morale pratique était si bien la partie essentielle de leur philosophie, que plusieurs furent mis à la tête des écoles, sans avoir rien écrit ; tels que Xénocrate, Polémon, Heusippe, etc. Socrate, sans avoir donné un seul ouvrage et sans avoir étudié aucune autre science que la morale, n’en fut pas moins le premier philosophe de son siècle.
Ce qu’on sait le mieux, c’est : 1°, ce qu’on a deviné ; 2°, ce qu’on a appris par l’expérience des hommes et des choses ; 3°, ce qu’on a appris, non dans les livres, mais par les livres, c’est-à-dire par les réflexions qu’ils font faire ; 4°, ce qu’on a appris dans les livres ou avec des maîtres.