La Nature paraît se servir des hommes pour ses desseins, sans se soucier des instrumens qu’elle emploie, à peu près comme les tyrans qui se défont de ceux dont ils se sont servis.
Il y a deux choses auxquelles il faut se faire, sous peine de trouver la vie insupportable. Ce sont les injures du tems et les injustices des hommes.
Je ne conçois pas de sagesse sans défiance. L’Écriture a dit que le commencement de la sagesse était la crainte de Dieu ; moi, je crois que c’est la crainte des hommes.
Il y a certains défauts qui préservent de quelques vices épidémiques, comme on voit, dans un tems de peste, les malades de fièvre quarte échapper à la contagion.
Le grand malheur des passions n’est pas dans les tourmens qu’elles causent, mais dans les fautes, dans les turpitudes qu’elles font commettre, et qui dégradent l’homme. Sans ces inconvéniens, elles