Il faut convenir que, pour être heureux en vivant dans le monde, il y a des côtés de son âme qu’il faut entièrement paralyser.
La Fortune et le costume qui l’entoure font de la vie une représentation au milieu de laquelle il faut qu’à la longue l’homme le plus honnête devienne comédien malgré lui.
Dans les choses, tout est affaires mêlées, dans les hommes, tout est pièces de rapport. Au moral et au physique, tout est mixte. Rien n’est un, rien n’est pur.
Si les vérités cruelles, les fâcheuses découvertes, les secrets de la Société, qui composent la science d’un homme du monde parvenu à l’âge de quarante ans, avaient été connues de ce même homme, à l’âge de vingt, ou il fût tombé dans le désespoir, ou il se serait corrompu, par lui-même, par projet ; et cependant on voit un petit nombre d’hommes sages parvenus à cet âge-là, instruits de toutes ces choses et très éclairés, n’être ni corrompus ni malheureux.