Page:Champlain - Oeuvres de Champlain publiées sous le patronage de l'Université Laval, Tome 1, 1870.djvu/23

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Arrivé à Honfleur, Champlain eut le chagrin d’apprendre la mort du commandeur de Chaste, dont les généreux desseins lui avaient donné de si belles espérances. « En cette entreprise, disait-il en 1632, avec son expérience de trente ans, je n’ai remarqué aucun défaut, pour avoir été bien commencée. »

Il ne tarda pas à se rendre auprès du roi, pour lui présenter le rapport de son voyage, avec une carte, qui malheureusement ne se retrouve plus aujourd’hui. Henri IV l’accueillit fort bien, et lui promit non-seulement de ne point abandonner le Canada, mais encore de prendre l’affaire sous sa protection.

Malheureusement, les jalousies et les rivalités menaçaient déjà, dès cette époque, de ruiner toute entreprise qui ne pourrait compter, pour se soutenir, que sur les profits de la traite. M. de Monts, successeur de M. de Chaste, fut le premier à en faire la triste expérience.

Le voyage qu’il avait fait avec M. Chauvin dès 1599 ; les souffrances et les privations auxquelles avaient été condamnés les quelques malheureux qui avaient consenti à hiverner à Tadoussac, l’avaient décidé à chercher un climat moins rigoureux. Champlain, qui avait encore présentes à son souvenir toutes les beautés du Mexique et des Antilles, ne dut pas être loin d’approuver ses idées. « M. de Monts, dit-il, me demanda si j’aurais agréable de faire ce voyage avec lui. Le désir que j’avais eu au dernier, s’était accru en moi ; ce qui me fit lui accorder, avec la licence que m’en donnerait Sa Ma-