Page:Champlain - Oeuvres de Champlain publiées sous le patronage de l'Université Laval, Tome 1, 1870.djvu/33

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Legendre, pour aviser à ce qu’ils avaient à faire l’année suivante. Ils résolurent de continuer l’habitation, et parachever de découvrir dans le grand fleuve Saint-Laurent, suivant les promesses des Ochatéguins [ou Hurons], à la charge qu’on les assisterait en leurs guerres, comme on leur avait promis. »

M. de Monts s’en retourna à Paris avec Champlain, et essaya d’obtenir privilége au moins pour les « nouvelles découvertes que l’on venait de faire, où personne auparavant n’avait encore traité ; ce qu’il ne put gagner, quoique les demandes et propositions fussent justes et raisonnables. Il ne laissa pas pourtant de poursuivre son dessein, pour le désir qu’il avait que toutes choses réussissent au bien et honneur de la France. »

Avant de repartir pour le Canada, Champlain voulut savoir de M. de Monts s’il n’était point d’avis qu’il hivernât à Québec ; celui-ci remit le tout à sa discrétion.

Il s’embarqua à Honfleur dès le 7 de mars 1610, « avec quelque nombre d’artisans. » Les Montagnais l’attendaient à Tadoussac, impatients de savoir s’il les accompagnerait dans une nouvelle campagne contre les Iroquois. Il les assura qu’on était toujours dans la disposition de leur prêter main-forte, pourvu que de leur côté ils tinssent la parole qu’ils lui avaient donnée, « de le mener découvrir les Trois-Rivières, jusqu’à une grande mer dont ils lui avaient parlé, pour revenir par le Saguenay à Tadoussac. » Ils répondirent qu’ils avaient encore cette volonté ; mais que ce voyage ne pou-