Page:Champlain - Oeuvres de Champlain publiées sous le patronage de l'Université Laval, Tome 1, 1870.djvu/70

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui portait, en résumé : qu’on donnerait aux Français un vaisseau pour repasser en France ; que les officiers au service de la compagnie pourraient emporter leurs armes, leurs habits et leurs pelleteries ; aux soldats l’on accordait leurs habits avec une robe de castor, et aux religieux leurs robes et leurs livres. Ces conditions, signées de Louis et de Thomas Kertk, furent acceptées le dix-neuf juillet par Champlain et Pont-Gravé, et approuvées ensuite à Tadoussac par l’amiral David Kertk[1].

Le capitaine Louis cependant avait mis une restriction, au sujet des petites sauvagesses que Champlain désirait emmener ; le lendemain, les trois vaisseaux anglais étant entrés dans la rade, Champlain se rendit auprès de lui, anxieux de savoir pourquoi on ne voulait pas lui permettre de garder ces deux petites filles, qu’il instruisait avec soin depuis deux ans, et qui lui étaient fort attachées. Louis Kertk finit par lui accorder sa demande ; ce que le général David cependant ne voulut jamais ratifier, quelque supplication que lui en fît l’auteur.

Avant de livrer la place, Champlain «demanda quelques soldats pour empêcher qu’on ne ravageât rien en la chapelle, chez les Pères Récollets, les Pères Jésuites, la veuve Hébert, et en quelques autres lieux ; ce qui fut libéralement accordé. Le capitaine Louis descendit à terre avec cent cinquante hommes, et prit possession de l’habitation et du fort. a Voulant déloger de mon logis, dit Champlain, jamais il ne le voulut permettre, que

  1. Ferland, Cours d’Hist. du Canada.