Page:Champlain - Oeuvres de Champlain publiées sous le patronage de l'Université Laval, Tome 3, 1870.djvu/9

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viij La quarte feulement mes armes n ’a gouß’e. C’eß ce monde nouueau dont l’Efpagne roßte. Ialoufe de mon los, feule fe glorifie, Mon nom plus que le fien y doit efire plante. 6 • Peut efire direz, vous que mon ventre vous donne Ce que pour efire bien, Nature vous ordonne, ¡¡pue vous auez le Ciel clement & gracieux, fine de chercher ailleurs fe rendre à la fortune, Et plus fe confier à vne traifire Neptune, Ce fer oit s’bazarder fans efpoir d’auoir mieux. 7 Si les autres auoyent leurs terres cultiuées, De fieuues & ruiffeaux plaifamment abbreuuées Et que Pair y fut doux : fans doute ils n’auroyent pas Dans ce pays lointain porte leur renommée Ppue foible on la verrait dans leurs murs enfermée ,, Mais pour vaincre la faim, on ne craint le trefpas. 8 Il eft vray chers enfans, mais ne faites vous compte De l’honneur, qui le temps & fa force furmonte ? fihti feul peut faire viure en immortalité ? Ha ! ie fçay que luy feul vous plaifi pour recompenfe, Allés donc courageux, ne foufprez cefle offenfe, De fouffrir tels offrons, ce feroit lafcheté. 9 le n ’en fentirois pas la paffton fi forte, Si nature n ’ouuroit à ce deffein la porte, Car puis qu’elle a voulu me bagner les cofiés De deux fi larges mers : c’efi pour vous faire entendre Üpue guerriers il vous faut mes limites efiendre Et rendre des deux parts les peuples furmontés. 10 C’efi trop, c ’eft trop long temps fe priuer de l ’vfage, D’vn bien que par le Ciel vous eufies en partage, 140