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CHAPITRE IV.

des signes déterminatifs des noms communs.


85. Il paraît certain que les anciens Égyptiens, après avoir introduit les caractères phonétiques dans leur écriture sacrée, jugèrent que la transcription des mots de la langue parlée au moyen de ce nouvel ordre de signes, présenterait souvent, vu l’omission des voyelles médiales, beaucoup d’obscurité et d’incertitude, puisqu’un très-grand nombre de mots égyptiens étant formés des mêmes consonnes disposées dans un ordre semblable, expriment cependant des idées très-différentes, quoiqu’ils ne se distinguent les uns des autres que par les voyelles seulement, comme on peut en juger par les exemples suivants :

, ouvrage ; deuil ; , fragment ; , savant ;

, levain ; , charrue, attelage ; , beau-père ; , impur ;

, Ibis ; , être humble ; , été ; , flûte.

De plus, cette confusion devait encore s’accroître par l’habitude contractée dans les textes hiéroglyphiques d’omettre souvent les voyelles ι et ε, qui terminent une foule de mots de la langue égyptienne telle qu’elle a été écrite par les Coptes. Il arrivait donc aussi que les mots , Ibis, et , charrue ou attelage de deux bœufs, furent exactement composés des mêmes éléments en écriture hiéroglyphique .

86. Pour obvier à un défaut, aussi capital, de clarté dans l’emploi des