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n’a pas plus de fixité que celui des signes-voyelles dans les alphabets hébreu, phénicien et arabe : il subit absolument les mêmes variations.

Comme dans les textes hébreux et arabes, la plupart des voyelles médiales des mots sont habituellement omises dans les portions des textes hiéroglyphiques, ou hiératiques, formées de signes phonétiques : ainsi les mots que les Égyptiens, après l’adoption de l’alphabet copte, écrivaient , (TENH) (SON) (AMOUN) (RAT) (SPIR) (DOMITIANOS) (BÉRÉNIKÈ) avec toutes les voyelles soit médiales, soit finales, se présentent dans les textes conçus en écriture sacrée sous les formes réduites ( une aile), ( frère), ( le dieu Ammon), ( côté), ( pied), Domitianus), ( Bérénice). Ces deux derniers mots, noms propres appartenant à la langue latine et à la langue grecque, prouvent que les Égyptiens opéraient ces suppressions de voyelles, même dans les mots étrangers introduits dans leur langue.

61. Les articulations aspirées de la langue égyptienne sont rendues, dans les textes hiéroglyphiques, par les mêmes signes que les articulations simples correspondantes ; c’est-à-dire qu’une même série de signes homophônes exprimait l’articulation (T) et l’articulation (TH) ; une seconde série, l’articulation (P) et l’articulation (PH) ; une troisième série, l’articulation Ϩ (H) et l’articulation Ϧ (KH, le jota espagnol) ; une quatrième série, l’articulation (K) et l’articulation (le CH des Allemands).

Il arriva cependant qu’en transcrivant quelques mots étrangers en caractères hiéroglyphiques, les Égyptiens exprimèrent le Φ des Grecs