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Cette série de caractères de son se retrouve dans tous les textes hiéroglyphiques et hiératiques de toutes les époques. La valeur individuelle, aussi bien que la forme de chaque signe, ne paraissent point avoir éprouvé d’altération ni de modification sensible.

67. Tout texte hiéroglyphique ou hiératique se compose d’un assemblage des trois espèces de signes dont nous venons d’exposer la nature particulière, employés simultanément : c’est-à-dire que, dans toute inscription égyptienne en écriture sacrée, on rencontre constamment les caractères figuratifs et tropiques entremêlés à des groupes de caractères phonétiques, ou combinés avec eux, chaque sorte de caractères concourant à l’expression des pensées selon la méthode qui lui est propre, par l’imitation directe, par la similitude, ou par la notation du son des mots.

La transcription suivante de la dernière ligne de la célèbre inscription de Rosette donnera une idée suffisante de ce mélange habituel des signes des trois ordres.

On a désigné les caractères figuratifs par la couleur rouge ; les caractères tropiques par la couleur bleue, et les phonétiques par une teinte jaune. Il est aisé de voir par cet exemple que, dans un texte hiéroglyphique, les caractères phonétiques sont plus multipliés que les caractères tropiques, et ceux-ci que les signes figuratifs.