Page:Champollion - L'Egypte sous les Pharaons tome premier, 1811.djvu/18

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est beaucoup plus considérable dans les auteurs grecs postérieurs à Hérodote ; ainsi la confusion qui en naissait alla toujours croissant : Strabon donna les noms grecs Αφροδίτηςπολις et Πανοσπολις aux deux villes qu’Hérodote avait désignées par leur nom égyptien Xeuμις et Αθαρβηχις, corruption de Ⲭⲙⲓⲙ Chmim, et de Ⲁⲑⲱⲣ ⲃⲁⲕⲓ, Athôr-Baki. Diodore a suivi la même méthode. Il en est résulté des difficultés considérables pour retrouver les noms égyptiens, et ces difficultés s’accroissent à mesure que les Grecs sont plus répandus en Égypte.

Alexandre, vainqueur des Perses, y conduisit les Grecs, et sous leur empire disparurent peu à peu les traces de l’ancien gouvernement et des coutumes égyptiennes. Tout prit une physionomie grecque : le sang égyptien dégénéra, par son mélange avec celui des Macédoniens ; cet ancien amour pour les sciences s’éteignit parmi les naturels ; les colléges furent déserts ; la classe sacerdotale elle-même ne s’occupa plus que des choses sacrées[1], et négligeant tout-à-fait les études qui avaient occupé ses devanciers pendant tant de siècles, elle perdit de vue l’un des buts principaux de son institution.

Dès que la puissance grecque fut bien établie en Égypte, il s’y opéra de grands changemens ; les Grecs traduisirent dans leur langue les noms de la plupart des

  1. Strabon, liv. XVII.