Page:Champollion - L'Egypte sous les Pharaons tome premier, 1811.djvu/22

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la nouveauté de cette étude, on devait naturellement s’attendre qu’un homme qui trop rarement faisait usage d’une critique sévère, et qui trop souvent sacrifiait à l’esprit de système, donnerait souvent de fausses interprétations, et serait trompé par des apparences. Tout en respectant ses travaux et en rendant justice à ses connaissances, on peut lui reprocher, avec fondement, la manie de tout expliquer ; et cette manie a souvent mis sa bonne foi en défaut, en le forçant à inventer ce que ses recherches ne pouvaient lui faire découvrir.

Dans son Œdipus Ægyptiacus[1], Kircher a placé une géographie de l’Égypte ; il a pour but de présenter les noms coptes ou égyptiens des anciens nomes de ce royaume et de leur capitale. Ce travail, sans résultats pour la géographie, renferme toutes les erreurs commises par ses contemporains, dont les connaissances sur la topographie de l’Égypte étaient pour ainsi dire nulles. Ainsi il place Thèbes au midi d’Hermonthis, de Latopolis et d’Appollinopolis-Magna ; Abydus au sud de Latopolis ; Coptos au nord-est de Tentyra ; Oxyrinchus à l’orient du Nil[2]. Quant à la basse Égypte, il y règne le plus grand désordre. Il devait en être ainsi en raison de la pénurie de notions exactes

  1. Tome I, Templum Isiacum, syntagma I, Chorographia Ægypti.
  2. Voyez sa carte, Œdip. AEgypt., tom. I, pag. 8.