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monuments historiques.

suffisante, et j’appellerai successivement votre attention sur les principales, en m’occupant d’abord de celles que je considère comme les plus anciennes.

Je place au premier rang, moins sous le rapport de l’art qu’à cause de l’antiquité des temps où vécurent les individus qu’il représente, un groupe monolithe en grès blanc, ayant trois pieds environ de hauteur, et offrant deux personnages assis sur un trône, ou thalamus, dont le dossier, arrondi par le haut, a deux pieds dans la plus grande largeur. Vers sa partie supérieure et derrière la tête des deux figures, se trouvent deux de ces encadrements elliptiques connus sous le nom de cartouches ou cartels, qui renferment toujours les prénoms et les noms propres des souverains, sur les monuments égyptiens de toutes les époques. Le cartouche de droite gravé derrière la tête de l’homme et que précède le titre Dieu bienfaisant, contient un prénom royal qui, dans l’état actuel de la Table d’Abydos, est le neuvième de la seconde ligne (voyez Pl. II, no i) ; le cartouche sculpté sur la partie gauche du trône, derrière la tête de la femme, et à la suite du titre royale épouse, se lit Pooh-Més-nané-Atari, l’engendrée de Pooh, (le Dieu Lune), la bienfaisante Atari, ou Nané-Atari si nous regardons le théorbe, signe symbolique de l’idée bonté et bienfaisance dans les textes hiéroglyphiques, non comme étant ici une qualification,