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monuments historiques.

même roi que j’ai sous les yeux. Ces nouveaux rapprochements concourent donc à prouver de plus en plus l’antiquité reculée à laquelle remonte l’avancement de l’art en Égypte.

Deux stèles d’un très bon travail, sculptées et peintes, sont les seuls objets du musée de Turin qui se rapportent au successeur de ce pharaon : le prénom (Pl. II, no 8 a) que portent ces stèles, suit immédiatement celui d’Aménophis Ier sur la Table d’Abydos. C’est le troisième des princes de la XVIIIe dynastie nommés Thoutmosis sur les monuments ; et nous voyons en effet, par les fragments qui restent encore des écrits de Manéthon, que ce nom appartint exclusivement aux souverains de cette illustre famille Thébaine c’est encore sur le temple d’Amada, en Nubie, et à la suite des constructions exécutées sous Aménophis Ier, son père et son prédécesseur, que se lisent les légendes complètes de ce Thoutmosis III (Pl. II, no 8 a et b) ; je la retrouve aussi dans les colonnes latérales de l’obélisque de saint Jean de Latran, où l’on mentionne des travaux ajoutés à l’un des temples d’Amon-ra à Thèbes, édifice fondé, peut-être, par Thoutmosis II, grand-père de Thoutmosis III, et dans lequel ce grand prince avait, comme je l’ai déjà dit, primitivement érigé l’obélisque.

Des monuments d’une autre importance que des stèles, rappellent, dans la collection de S. M. le roi