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monuments historiques

dont la largeur est de trois pieds. La main gauche du Pharaon repose sur sa cuisse, et tient l’emblème de la vie divine ; son bras droit, relevé contre la poitrine, portait le sceptre, symbole de la vigilance des dieux et des rois. La femme, assise à sa droite, et que les uraeus sculptés sur le modius qui surmonte sa coiffure, font connaître pour une reine, appuie son bras gauche sur l’épaule du roi : un vautour, les ailes pendantes, couvre encore la tête de la princesse, et de son modius : sortaient deux longues plumes ou palmes qui n’existent plus, coiffure en tout semblable à celle de la petite statue de bois, déjà décrite, de la reine Nané-Atari.

Cette coiffure et ces insignes sont, en effet, particuliers à toutes les souveraines de l’Égypte figurées sur les bas-reliefs des temples, et des palais. On peut voir parmi ceux d’éléphantine, la reine Taïa, femme d’Aménophis II, et probablement mère du roi Horus, dans un costume pareil, offrant des fleurs et des fruits au dieu Chnouphis ; sur les sculptures de Philae, la reine Cléopâtre, femme d’Évergète II, et dans la décoration de la partie postérieure du temple de Dendéra, une impératrice romaine, selon toute apparence une des épouses de Néron, représentées avec un semblable ornement de tête[1]. Tajouterai que cette singulière

  1. Description de l’Égypte ; Ant. Planches, vol. Iet IV.