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monuments historiques.

étant toutes relatives à l’inauguration d’images dans les temples ou diverses cérémonies religieuses à pratiquer, montrent assez que nous devons, sans hésitation, attribuer cet acte public soit au corps sacerdotal de l’Égypte entière, soit à l’une de ses fractions réunie à Thèbes ou à Memphis dans quelque solennelle occasion, telle par exemple que l’intronisation de la reine Tmauhmot qui exerça le pouvoir aussitôt après la mort de son père.

Quoi qu’il en soit, il me paraît certain maintenant que le groupe du Musée de Turin, sur lequel est gravé le décret honorifique, représente le pharaon Horus de la XVIIIe dynastie, et la reine sa fille qui occupa le trône après lui : et je ne crains point trop m’avancer, d’après toutes ces circonstances réunies, en émettant l’opinion que les deux statues qui forment ce groupe, ont été précisément exécutées conformément au décret même dont la teneur est exposée sur le dossier du trône.

Cette conjecture, que ce décret sacerdotal a été rendu sous le règne de la fille d’Horus, nommée par Manéthon Achenchersès, et dont le nom de règne est Tmauhmot dans les textes en écriture sacrée, pourrait tirer une sorte de solidité d’une particularité très-remarquable qui me reste à exposer.

Les parties latérales du trône sur lequel sont assis le Pharaon et sa fille, portent deux tableaux sculptés de relief dans le creux.