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monuments historiques.

et plissée, et dont toutes les ouvertures ainsi que le bas sont brodés et ornés de franges, et c’est là sans doute cette célèbre de tunique égyptienne connue sous le nom de calasiris. La manche droite relevée au-dessus du coude, donne passage au bras qui, replié contre la poitrine, soutient ce sceptre en forme de crochet, aussi souvent placé dans la main des rois que dans celle de certaines divinités ; le bras gauche étendu le long du flanc et reposant sur la cuisse, est recouvert presqu’en entier par la manche de la tunique, dont les franges descendent jusque vers le poignet ; la main fermée tient un corps cylindrique, tout-à-fait semblable à un rouleau de papyrus déprimé par l’effort des doigts qui le serrent. Des chaussures imitant, jusques dans les plus petits détails, ces sandales en feuilles de palmier, si finement tressées, qu’on trouve encore dans les hypogées, sont fixées aux pieds de la statue, qui sont d’ailleurs d’une très-belle forme et d’une juste proportion. L’exécution des mains ne laisse rien à désirer sous ces mêmes rapports. Je ferai remarquer aussi que l’artiste, comme pour exprimer que les pieds du Pharaon reposent sur une natte, a tracé au-dessous et au simple trait, sur la surface du marchepied du trône, de longues feuilles de plantes analogues à celles de certains roseaux. Enfin, à droite et à gauche des jambes de la statue, sont deux figures