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seconde lettre

et surtout de les ranger dans leur véritable ordre de succession. Aucun auteur grec ou latin ne nous ayant transmis la série des noms propres de ces princes, il ne nous reste aucun moyen sûr de les discerner dans les inscriptions des monuments originaux. Je me trouve donc par cela même réduit à ne vous présenter à cet égard que de simples conjectures.

Les sept légendes royales hiéroglyphiques gravées sur ma planche V (nos 15, 18, 19, 20, 21, 22, 23), me paraissent avoir appartenu à la XXe dynastie, soit par l’analogie du travail des monuments qui les portent, avec celui des sculptures qui remontent à la XIXe, soit aussi parceque les noms propres qu’elles offrent n’ont aucune ressemblance avec ceux que Manéthon donne aux princes de toutes les autres dynasties postérieures, depuis et y compris la XXIe.

Le prénom (pl. V, no 15), existe sur un bel autel égyptien du musée de Turin, formé d’un bloc de granit noir de quatre pieds de hauteur. Toute la surface de cet autel est couverte d’inscriptions hiéroglyphiques, sculptées en creux, d’un très-beau travail et partagées en cinq bandes perpendiculaires dont chacune renfermé de dix-huit à vingt lignes horizontales de caractères. Vers le haut de la première de ces divisions, est figurée la Bari, ou barque symbolique du dieu Phtha-Socri, reconnaissable à