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monuments historiques.

présentent, et cette légende contenant en effet aussi un nom-propre, Mandouei, très-analogue à celui d’Osymandyas. J’ajoute enfin que, si le canon royal de Manéthon n’offre point de nom très-rapproché soit de Mandouei, soit d’Osymandyas, c’est qu’aucun des extraits de cet historien égyptien ne nous a transmis les noms-propres des Pharaons de la XVIe et de la XVe dynasties, parmi lesquels nous pouvions espérer de trouver ce nom, d’après les données généalogiques fournies par Diodore de Sicile. Du reste, je devais nécessairement insister sur ces détails, et tâcher de recueillir dans l’histoire égyptienne telle que les Grecs nous l’ont laissée, quelques souvenirs du Mandouei Ier que les monuments originaux nous font connaître, puisque l’un des plus magnifiques ornements du Musée de Turin est un colosse de ce même Pharaon.

Cette statue de plus de 5 mètres de hauteur totale, y compris une base de 60 centimètres environ, est formée d’un seul bloc de très-beau grès rougeâtre. Son poids est évalué à 18 750 livres.

Le Pharaon est représenté debout, jambe droite en avant comme dans l’action de marcher : le corps est nu jusqu’aux hanches, sur lesquelles une large ceinture fixe une courte tunique rayée, couvrant les cuisses jusque vers le genou ; l’agraffe de cette ceinture, imitant la forme d’un cartouche, contient l’inscription hiéroglyphique (pl. IV, nob),