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monuments historiques.

semblage, et qui ne dépare point, autant qu’on pourrait le supposer, l’ensemble de la statue, paraît avoir eu pour but d’exprimer que le roi Mandouei fut, dans la région d’en bas habitée par les hommes, ce que le dieu Phtha (auquel ce prince eut sans doute une dévotion toute particulière, comme le prouvent les titres sans cesse joints à son nom propre), était parmi les Dieux éternels habitants des régions supérieures. Une foule de monuments prouvent déjà que les Égyptiens assimilèrent toujours ainsi leurs souverains au premier-né d’Amon-Ra, à Phtha le plus ancien des dynastes et l’instituteur des gouvernements[1].

Un bracelet placé au-dessus du poignet orne le bras droit du colosse, qui pend le long de son corps. La main tient cet objet cylindrique qui, selon toute apparence, représente un rouleau de papyrus, et sur sa tranche est gravé le prénom du roi. Le bras gauche soutient une grande enseigne sacrée, terminée jadis par l’image d’un Dieu assis sur un trône, et dont il ne reste plus que de légers vestiges ; mais le bâton de l’enseigne, qui n’a pas moins de deux mètres 35 centimètres, est parfaitement intact et porte une belle inscription dont voici le contenu : Puissant Aroeris, chéri du dieu Phré dominateur des régions supérieures et inférieures du ciel, on t’a accordé la suprématie sur les contrées terrestres

  1. Panthéon égyptien, planche 11 et son explication.