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seconde lettre.

Avaris (Αὔαρις), et il était désigné sous le nom de Τυφωνία dans les mythes sacrés de l’Égypte. Établie d’abord comme une défense préparée contre l’ambition des Assyriens qui, de ce côté surtout, pouvaient envahir les possessions des Hyk-Schôs, cette grande place d’armes, où les rois barbares avaient coutume de se rendre tous les ans, dans la saison d’été, pour partager le fruit de leurs rapines, et pour distribuer le produit des sueurs de la malheureuse population égyptienne à leurs soldats qu’ils exerçaient alors aux manœuvres militaires afin d’inspirer la terreur aux peuples voisins ; cette ville d’Avaris, qui exista sur l’emplacement nommé aujourd’hui Abou-Kécheyd[1] près des lacs amers, reçut enfin les Hyk-Schôs vaincus et chasses du reste de l’Égypte par le roi thébain Misphrathoutmosis. Ce grand homme mourut sur ces entrefaites, et son fils Thoutmosis (l’Aménoftep des monuments) assiégea les barbares, et les força d’évacuer entièrement le sol de sa patrie, qu’ils avaient trop longtemps opprimée[2].

La reconnaissance des Égyptiens le proclama chef de la XVIIIe dynastie royale, quoiqu’il descendit directement par Misphrathoutmosis, son

  1. V. mon Égypte sous les Pharaons, partie géographique, tome II, pages 87 à 92, in-8o. Paris, 1814, de Bure frères.
  2. Première Lettre, page 94.