Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/104

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écrire, en donnant une heure au plus à un modeste repas, qu’on nous apportait des barques, pris à terre sur le sable, dans la grande salle de l’hypogée, d’où nous apercevions, à travers les colonnes en dorique primitif, les magnifiques plaines de l’Heptanomide ; le soleil couchant, admirable dans ce pays-ci, donnait seul le signal du repos ; on regagnait la barque pour souper, se coucher et recommencer le lendemain.

Cette vie de tombeaux a eu pour résultat un portefeuille de dessins parfaitement faits et d’une exactitude complète, qui s’élèvent déjà à plus de 300. J’ose dire qu’avec ces seules richesses, mon voyage d’Égypte serait déjà bien rempli, à l’architecture près, dont je ne m’occupe que dans les lieux qui n’ont pas été visités ou connus. Voici un petit crayon de mes conquêtes : cette note sera divisée par matières, alphabétiquement rangées comme l’est mon portefeuille pendant le voyage, afin d’avoir sous la main les dessins déjà faits, et de pouvoir les comparer vite avec les monuments nouveaux du même genre.

1o Agriculture. — Dessins représentant le labourage avec les bœufs ou à bras d’hommes ; le semage, le foulage des terres par les béliers, et non par les porcs, comme le dit Hérodote ; cinq sortes de charrues ; le piochage, la moisson du blé ; la moisson du lin ; la mise en gerbes de