Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/137

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Le 29 au soir, nous étions à Eléthya (El-Kab) ; je parcourus l’enceinte et les ruines, la lanterne à la main ; mais je ne trouvai plus rien : les restes des deux temples avaient disparu ; on les a aussi démolis il y a peu de temps pour réparer le quai d’Esné ou quelque autre construction récente. Avais-je tort de me presser de venir en Égypte ?

Je visitai le grand temple d’Edfou (Apollonopolis Magna), dans l’après-midi du 30. Celui-ci est intact ; mais la sculpture en est très-mauvaise : ce qu’il y a de mieux et de plus ancien date de Ptolémée-Épiphane : viennent ensuite Philométor et Évergète II ; enfin, Soter II et son frère Alexandre : ces deux derniers y ont prodigieusement travaillé : j’y ai retrouvé la Bérénice, femme de Ptolémée-Alexandre, que je connaissais déjà par un contrat démotique. Le temple est dédié à Aroéris (l’Apollon grec). Je l’étudierai en détail, comme tous les autres, en redescendant de la Nubie.

Les carrières de Silsilis (Djébel-Selséléh) m’ont vivement intéressé ; nous y abordâmes le 1er décembre à une heure : là, mes yeux, fatigués de tant de sculptures du temps des Ptolémées et des Romains, ont revu avec délices des bas-reliefs pharaoniques. Ces carrières sont très-riches en inscriptions de la XVIIIe dynastie. Il y existe de