Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/194

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fiter du reste de la journée pour arriver à Philæ, rentrer ainsi en Égypte, et dire adieu à cette pauvre Nubie, dont la sécheresse avait déjà lassé tous mes compagnons de voyage : d’ailleurs, en remettant le pied en Égypte, nous pouvions espérer de manger du pain un peu plus supportable que les maigres galettes azymes dont nous régalait journellement notre boulanger en chef, tout-à-fait à la hauteur du gargotier arabe qu’on nous donna au Kaire comme un cuisinier cordon-bleu.

C’est à neuf heures du soir que nous retouchâmes enfin la terre égyptienne, en abordant à l’île de Philæ, rendant grâces à ses antiques divinités Osiris, Isis et Horus, de ce que la famine ne nous avait pas dévorés entre les deux cataractes.

Nous avons séjourné dans l’île sainte jusqu’au 7 février, terminant les travaux commencés au mois de décembre, et recueillant tous les tableaux mythologiques relatifs à l’histoire et aux attributions d’Isis et d’Osiris, les dieux principaux de Philæ, bas-reliefs qui s’y trouvent en fort grand nombre. Je me contenterai de donner ici les époques des principaux édifices de cette île.

Le petit temple du sud a été dédié à Hathôr, et construit par le Pharaon Nectanèbe, le dernier des rois de race égyptienne, détrôné par la seconde invasion des Perses. La grande galerie,