Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/204

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Eimisi ou Mammisi, c’est-à-dire un édifice sacré figurant le lieu de la naissance du jeune dieu de la Triade locale, c’est-à-dire une image terrestre du lieu où les déesses Hathôr et Tsonénoufré avaient enfanté leur fils Khons-Hôr et Pnevtho, les deux fils des deux Triades d’Ombos.

C’est en me glissant à travers les pierres éboulées de ce petit monument, et en visitant une à une toutes celles qui bientôt seront englouties par le Nil, lequel, ayant sapé les fondations, a déjà détruit la plus grande partie du monument, que j’ai trouvé des blocs ayant appartenu à une construction bien plus ancienne, c’est-à-dire à un temple dédié par le roi Thouthmosis III (Mœris) au dieu Sévek-Ra, et avec les débris duquel on avait construit une partie de l’Eimisi, sous Évergète II, Cocce et Soter II.

Le grand temple d’Ombos n’est donc encore qu’une seconde édition : et c’est au plus ancien temple de Saturne qu’appartenaient les jambages d’un tout petit propylon encastré aujourd’hui sur la face extérieure de l’enceinte en brique qui environne les temples du côté du sud-est. Les sculptures en sont du temps de Thouthmosis III, et le nom hiéroglyphique de ce propylon, inscrit au bas des deux jambages, était Porte (ou propylon) de la reine Amensé, conduisant au temple de Sévek-Ra (Saturne). On n’a point