Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/221

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ce sont celles qui forment le côté droit de la première cour de Karnac, près du second pylône, monument du règne de Sésonchis et des rois bubastites, ses descendants et ses successeurs ; enfin, il est naturel de croire que les matériaux des temples d’Edfou et d’Esné viennent en grande partie de ces mêmes carrières.

Le 24 février au matin, nous courions le portique et les colonnades d’Edfou (Apollonopolis Magna). Ce monument, imposant par sa masse, porte cependant l’empreinte de la décadence de l’art égyptien sous les Ptolémées, au règne desquels il appartient tout entier ; ce n’est plus la simplicité antique ; on y remarque une recherche et une profusion d’ornements bien maladroites, et qui marquent la transition entre la noble gravité des monuments pharaoniques et le papillotage fatigant et de si mauvais goût du temple d’Esnéh, construit du temps des empereurs.

La partie la plus antique des décorations du grand temple d’Edfou (l’intérieur du naos et le côté droit extérieur) remonte seulement au règne de Philopator. On continua les travaux sous Épiphane, dont les légendes couvrent une partie du fût des colonnes et des tableaux intérieurs de la paroi droite du pronaos, qui fut terminé sous Évergète II.

Les sculptures de la frise extérieure et des