Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/278

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périt chaque jour. Les piliers se fendent et se délitent ; les plafonds tombent en éclats, et la peinture s’enlève en écailles. J’ai fait dessiner et colorier sur place les plus riches tableaux de cet hypogée, pour donner en Europe une idée exacte de tant de magnificence. J’ai fait également dessiner la série de peuples figurée dans un des bas-reliefs de la première salle à piliers. J’avais cru d’abord, d’après les copies de ces bas-reliefs publiées en Angleterre, que ces quatre peuples, de race bien différente, conduits par le dieu Hôrus tenant le bâton pastoral, étaient les nations soumises au sceptre du Pharaon Ousireï ; l’étude des légendes m’a fait connaître que ce tableau a une signification plus générale. Il appartient à la 3e heure du jour, celle où le soleil commence à faire sentir toute l’ardeur de ses rayons et réchauffe toutes les contrées de notre hémisphère. On a voulu y représenter, d’après la légende même, les habitants de l’Égypte et ceux des contrées étrangères. Nous avons donc ici sous les yeux l’image des diverses races d’hommes connues des Égyptiens, et nous apprenons en même temps les grandes divisions géographiques ou ethnographiques établies à cette époque reculée.

Les hommes guidés par le Pasteur des peuples, Hôrus, sont figurés au nombre de douze, mais appartenant à quatre familles bien distinctes. Les