Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/418

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par un Pharaon autre que Ménephtha Ier, portant le nom de Rhamsès, et qu’il ne faut point confondre avec Rhamsès III, dit le Grand.

Une série de faits incontestables, recueillis dans les monuments originaux, m’ont démontré que ce nouveau Rhamsès, le Rhamsès II du canon royal, succéda immédiatement à Ménephta Ier, son père, et fut remplacé, après un règne fort court, par son frère Rhamsès III ou Rhamsès-le-Grand, qui est le Sésostris de l’histoire.

Le bas-relief inférieur, à gauche de la porte, dans la salle hypostyle, rappelle le sacre de Rhamsès II, après la mort de Ménephtha Ier. Le jeune roi, présenté par la déesse Mouth et le dieu Chons, fléchit le genou devant le souverain de l’univers, Amon-Ra. Le dieu suprême lui accorde les attributions royales et les périodes des grandes panégyries, c’est-à-dire un très-long règne, en présence de Ménephtha Ier, père du nouveau roi, représenté debout derrière le trône d’Ammon, et tenant à la fois les emblêmes de la royauté terrestre qu’il vient de quitter, et l’emblême de la vie divine dont il jouit déjà dans la compagnie des dieux.

Plus loin, on a figuré l’enfance de Rhamsès II, en représentant le jeune roi debout embrassé par Mouth, la grande mère divine, qui lui offre le sein. La légende porte textuellement :