Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/427

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étonnante réunion d’édifices de toutes les époques de la monarchie égyptienne, constructions merveilleuses devant lesquelles tout esprit de système sur les arts devra se modifier par l’influence de si grandes conceptions complètement réalisées.

Parti de Thèbes le 4 septembre au soir, j’étais le 5 sous le portique de Dendérah, dont l’architecture est aussi admirable que les bas-reliefs de décor sont mauvais et repoussants par l’empreinte de décadence qu’ils offrent dans toutes leurs parties ; les inscriptions hiéroglyphiques elles-mêmes sont de mauvais goût. Le scribe qui les a tracées a voulu faire le bel esprit ; prodiguant les symboles et les formes figuratives, il a visé au lazzi et même au calembour. Toutefois, la masse de l’édifice est belle, imposante, frappe même les voyageurs qui, comme nous, sont de vieux Thébains, et ont l’œil encore rempli des belles conceptions architecturales de l’époque des Pharaons.

Le reste du voyage jusqu’aujourd’hui (11 septembre) n’a rien offert de particulier ; j’espère dans la nuit de demain arriver au Caire ; là, rien ne peut m’arrêter plus de quatre ou cinq jours ; nous partirons tout de suite pour Alexandrie, et s’il s’y trouve un bon vaisseau prêt à nous recevoir, je m’embarque immédiatement pour gagner Toulon.

C’est aussi sur le Nil, entre Dendérah et Haou