Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/481

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ioniennes ou grecques, malgré la terrible leçon donnée à son bisaïeul Psammétik Ier, éclata tout à coup, et les soldats égyptiens révoltés, mettant la couronne sur la tête d’un courtisan nommé Amasis, marchèrent contre Ouaphré, qui fut vaincu et entièrement défait à Mariouth, où il combattit à la tête de ses troupes étrangères. Amasis gouverna pendant quarante-deux ans. Son règne fut heureux et paisible ; le commerce reprit un grand essor et les richesses affluaient en Égypte, non qu’elle fût forte par elle-même, non qu’elle eût reconquis par les armes son influence au dehors, mais parce que dans ce temps-là les rois de Babylone cessaient de menacer l’Égypte pour résister aux peuples de la Perse, réunis sous un seul chef, Cyrus, qui attaqua impétueusement l’Assyrie et en fit graduellement la conquête, terminée par la prise et l’asservissement de Babylone.

Dès ce moment, Amasis prévit la fin prochaine de la monarchie égyptienne. La dernière guerre civile avait affaibli ce qui restait de l’année nationale, presque entièrement désorganisée par l’impolitique de ses prédécesseurs ; il ne pouvait compter sur la fidélité des troupes grecques, qu’il avait retenues aussi à sa solde. Mais, heureux en ce qui le touchait personnellement, Amasis mourut après un règne prospère, au moment