Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/50

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chargés d’en assurer l’exécution ; elle a trouvé dans leurs lumières le concours le plus actif et le plus bienveillant.

Le but même du voyage ne pouvait manquer d’exciter l’intérêt des ministres du Roi, puisqu’il était l’objet des vœux de toutes les sociétés savantes de l’Europe. On est assez avancé, en effet, dans la connaissance des écritures égyptiennes : les monuments égyptiens transportés dans les musées publics et les collections particulières, ont fourni déjà d’assez nombreuses notions sur l’histoire civile et militaire, sur le système religieux et les personnages mythologiques, sur la vie sociale, les mœurs, les usages, la pratique des arts techniques et des arts du dessin en général, dans l’antique Égypte, pour savoir combien il reste encore à apprendre sur ces sujets divers, et combien d’importantes lacunes restent à remplir dans l’histoire du peuple le plus célèbre de l’antiquité, qui, aux plus anciennes époques de ses annales, se trouve déjà mêlé à des nations de l’Orient et de l’Occident, dont les premiers temps ne nous sont pas encore connus. L’Égypte peut donc nous rendre, par le témoignage de ses monuments, plusieurs pages qui nous manquent dans sa propre histoire et dans l’histoire universelle des sociétés primitives. Cette conquête ne sera pas trop chè-