Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/66

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nous voyageons pour le Roi et pour la science ; nous serons heureux partout.

Je viens à l’instant (8 heures du soir) de prendre congé du vice-roi. S. A. a été on ne peut pas plus gracieuse ; je l’ai priée d’agréer notre gratitude pour la protection ouverte qu’elle veut bien nous assurer. Le vice-roi a répondu que les princes chrétiens traitant ses sujets avec distinction, la réciprocité était pour lui un devoir. Nous avons parlé hiéroglyphes, et il m’a demandé une traduction des inscriptions des obélisques d’Alexandrie. Je me suis empressé de la lui promettre, et elle lui sera remise demain matin, mise en langue turque par M. le chancelier du consulat de France. S. A. a désiré savoir jusqu’à quel point de la Nubie je pousserai mon voyage, et elle m’a assuré que nous trouverions partout honneurs et protection ; je lui ai exprimé ma reconnaissance dans les termes les plus flatteurs, et je puis dire qu’il les repoussait d’une manière fort aimable ; ces bons musulmans nous ont traités avec une franchise qui nous charme. Adieu.



    fusés ; le commerce des antiquités redoutait un concurrent. Une lettre vigoureuse, écrite par Champollion au ministre du vice-roi, détruisit bien vite les effets de cette machination : les firmans furent délivrés le 10 septembre.(C. F.)