Page:Champollion - Panthéon égyptien, 1823.djvu/120

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voûte céleste (pl. 20 (B), nos 1 et 2), et se montre même souvent parsemé d’étoiles (nos 3 et 4) ; c’est un signe figuratif : les Égyptiens comparaient le ciel au plafond d’un édifice, et ceux de la plupart des temples sont en effet peints en bleu et parsemés d’étoiles. Il est à remarquer aussi que le corps de la déesse Tpé (le Ciel personnifié), tel qu’on l’observe dans les sculptures astronomiques, est disposé de manière à rappeler la forme générale de cet hiéroglyphe ; l’imitation est plus visible encore à l’égard du signe hiératique de l’idée Ciel (pl. 20 (B), no 5).

Des monuments beaucoup plus anciens que ceux que nous venons de citer, nous offrent Tpé sous la forme no III. Cette déesse embrasse les tableaux astronomiques sculptés au plafond de l’un des tombeaux des anciens rois à Thèbes ; la déesse est nue ; le corps entier est de couleur bleue ; cinq disques sont dispersés sur son torse : ce sont cinq Planètes ; un sixième disque (la Lune), est placé vers la bouche, et un Scarabée tenant un septième disque (le Soleil), est figuré vers les parties sexuelles. Le Ciel, ou plutôt Tpé (la Ciel, comme disaient les Égyptiens), était une essence spécialement femelle, et qui ne produisait que par la force génératrice du Soleil, dont l’essence mâle est exprimée par le Scarabée.

Les images de l’Uranie égyptienne, à Philæ et à Hermonthis, portent aussi l’indication des Planètes ; sur un bas-relief de Dendéra, dessiné par M. le baron Denon[1], sept zones comprises entre les pieds et les bras de la déesse, renferment des disques placés sur des barques, emblêmes connus des astres qui ont un mouvement régulier et visible.

  1. Voyage dans la haute et la basse Égypte, pl. 129, no 4.