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habens veretrum erectum. Il tient de la main droite un fouet pour stimuler la Lune ; on dit que cette image est celle de Pan. » C’est là une description exacte et très-détaillée de l’Ammon-Générateur, figuré sur notre planche.

On voit donc ici l’image de la grande divinité que les Grecs confondirent avec leur Pan, parce que les Égyptiens avaient choisi pour son emblême le bouc[1], animal qui, d’après Horapollon[2], était le symbole de la génération et de la fécondité. Ce bouc sacré, nourri dans une des principales villes de la Basse-Égypte, portait le nom de Mendès, qu’on a attribué également au dieu lui-même[3].

Amon-Mendès, ou l’esprit générateur de l’Univers, était censé stimuler la Lune avec le fouet placé dans sa main, parce que, d’après la doctrine égyptienne, le Dieu-Lune répandait et disséminait dans les airs les germes de la génération des êtres[4], et présidait aux ames qui devaient successivement leur communiquer le mouvement et la vie. Des chapelles d’Amon-Générateur, le Pan égyptien, existaient dans toutes les parties de l’Égypte, et les membres de la caste sacerdotale étaient d’abord initiés à ses mystères[5].

Les grands monuments de l’Égypte offrent de très-nombreux bas-reliefs dans lesquels les rois, de toutes les époques, sont figurés présentant leurs vœux et leurs offrandes à Amon-Générateur ; à Médinet-Abou, par exemple, on voit successivement le pharaon Ramsès-Mei-Amoun se rendre en palanquin au temple du dieu, accompagner à pied sa statue portée par vingt-quatre prêtres, et, la ramenant dans le temple, lui faire hommage des prémices de la moisson.

La légende marquée (no 2) sur la planche est le nom du dieu exprimé en caractères symboliques. Le no 3 est la forme hiératique de la légende no 1.

  1. Hérodote, II, §. 46.
  2. Horapollon, liv. II, no 48.
  3. Hérodote, Id.Suidas, au mot Μένδης.
  4. Plutarch., de Iside et Osiride.
  5. Diodore, liv. I.